« Comment te dire . . »
Il fait un pas en arrière, puis deux, presque il sors de mon atelier, à la recherche de ses mots.

à ce moment je ne sais pas bien s'il le fait exprès pour garder le suspens ou s'il est sincère, ne pas sur comment me transmettre ce qu'il est sur le point de me faire savoir.

Le sujet était sa commande que je lui ai livré un peu plus de 6 mois avant.
Deux portraits, chacun d'un membre de sa famille, à qui il les a ensuite offert.

Dis-donc que, de mon point de vue, le moment auquel mon client a choisit de donner les portraits à sa famille a été mal choisis.
Cela n'empêche que ce qu'il s’apprêtait de me dire, était tout à fait vrai à ses yeux.

« Ne fait plus jamais ça » me dit il.

Deux portrait en acrylique, encadrer dans un bel ovale en noyer au details dores, composition contemporain avec animal totum, ville en arrière-plan.
Bref, un projet dans lequel j’ai mit toutes mes possibles, mon inspirations, ma passion.

Un résultat qui me rendais agréablement satisfaite. Qui a su impressionner mes proches.

Mais ce n’est pas le sujet.

La bonne nouvelle après ce retour complètement, entièrement négatif, était que cela ne me perturba point !

J’étais surprise, un peu perplex lors que j’apprends l’opinion de mon client.

Mais le moment passé,
J’était totalement sereine.

Toujours en confiance.
Indifférent face à l’opinion de l’autre, pourtant à mon sujet.

Quelle libération !

Et le décalage palpable.
Je me sentais comme d’une autre planète que le porteur de l’opinion, tellement nos point de vues, nos vision de la réalité sont en décalage.
Cela ne rend l’un ni l’autre en tort.
Juste différent.
 

Et c’est pour la première fois que j’ai su profiter pleinement de cette différence.
De la prise de conscience de l’existence d’innombrables personnalités et de points de vue.

Cette sensation l'a rendu autant plus logique et naturel de me détacher encore plus de l’opinion de l’autre.
 

Un rude messager de la vie pour me montrer le bond que j'ai su faire en seulement 6 mois.

Je ne suis plus sous l'emprise de l'opinion de l'autre !


Je me sens enfin capable de pouvoir pleinement profiter de mon vaste environnement.
Et rester aligné avec moi-même malgré les décalage à droit et à gauche.
 

Je me vois enfin prendre du recul de mon identité, de cette personne que l'on ne peut pas capturer en quelque mots. Ni toi, ni personne.
Je me sens dézoomer de cette fixation du moi.

Avec du recule je vois que, avec ou sans ailes, le papillon a toujours été là.
 

Un bouffé d'air frais.
 

Merci la vie.
Merci à l'honnêteté du messager, mon client que me reste (malgré tout) encore fidèle.

Merci à moi
Romy